Plusieurs psychotropes comme l’alcool, le cannabis, les « smart drugs » ou encore la caféine sont des substances psychoactives en circulation courante dans la vie des étudiants postsecondaires. L’usage de ces substances, parfois licite ou illicite, stigmatisé ou banalisé, cache de multiples réalités qu’il est important d’évoquer pour préserver le bien-être et la réussite scolaire des étudiants et des étudiantes.
La prise de substances psychoactives dans le milieu étudiant est un phénomène plus courant qu’on ne le pense. Prenez le café, par exemple. Cette boisson, bien que totalement acceptée et abondamment servie à l’université, est en réalité une substance psychoactive qui agit sur notre cerveau (augmentation de la vigilance, retardement de la fatigue, mise en éveil du corps, etc.). Si la caféine est la molécule psychostimulante la plus consommée, d’autres sortes de substances psychoactives n’en font pas exception dans la communauté étudiante. On y trouve notamment l’alcool et le cannabis, les « drogues de performances » (aussi appelées « smart drugs » ou noontropique [1] ») ou encore les boissons énergisantes. Leurs effets n’étant pas les mêmes, un premier constat est que les usages de ces substances varient en fonction du contexte et du besoin des étudiant.es.
Les données récentes de l’Enquête canadienne sur la consommation d’alcool et de drogues dans les établissements d’enseignement postsecondaire (ECCADEEP) pour l’année 2019-2020 révèlent que : malgré une prévalence de la consommation de substances qui fluctue d’année en année, l’alcool et le cannabis se démarquent comme étant les substances les plus prisées par les étudiant.es.
C’est ici que les facteurs personnels entrent en jeu. Nombreux sont les étudiants qui consomment pour répondre à un besoin de détente ou sous la pression de leurs pairs. La vie étudiante, avec ses défis et ses stress, peut inciter certain.es à chercher du réconfort dans ces substances. Par ailleurs, l’ambiance universitaire, riche en nouvelles rencontres et expériences, peut également encourager la curiosité vis-à-vis ces produits.
Néanmoins, il convient de mentionner que tout le monde ne cède pas à ces influences. Les limites personnelles, souvent influencées par des valeurs profondément ancrées et une perception claire des risques associés, peuvent modérer ou contrecarrer ces tendances.
Les milieux universitaires et cégépiens, souvent caractérisés par une culture de fête et de traditions, peuvent normaliser la consommation de substances psychoactives. Dans l’étude de Meister (2018), quelques étudiant.es ont soulevé que la plupart des événements et des clubs sur les campus mettaient l’alcool au premier plan, mettant ainsi une pression ou une norme sociale exercée sur les étudiant.es et pouvant influencer leurs comportements individuels.
Cette consommation ne s’arrête pas qu’au contexte festif sur le campus. En effet, la prise de “smarts drugs” (comme l’adderall ou le ritalin sans prescription), les boissons énergisantes ou encore les cachets de caféine relève d’une autre pratique plus individuelle : celle d’étudier. En 2020, les trois quarts des étudiant.es postsecondaires au Québec avaient consommé au moins une substance pour améliorer leurs performances physiques ou intellectuelles (Gueye, 2020). Pourtant, la littérature scientifique alerte sur les effets secondaires potentiellement nocifs et les comportements à risque dus à l’usage de ces substances.
Cette série d’activités de vulgarisation scientifique aura donc pour objectif d’informer et de sensibiliser sur ces usages, les raisons qui y sont associées et leurs effets, et de proposer des outils précieux pour prendre des décisions éclairées, pour réduire les risques et les conséquences de la consommation et pour adopter de saines habitudes de vie, en plus d’une liste de références utiles pour soutenir les étudiant.es qui consomment des substances psychoactives et les personnes qui gravitent autour d’eux et d’elles.
Nos activités mettront en lumière la littérature et la perspectives d’étudiant.es, de professionnel.les et de chercheur.es afin de vous permettre de mieux comprendre cette réalité.
Restez à l’affût pour suivre notre dossier spécial sur les tendances actuelles de consommation de substances psychoactives chez les étudiant.es postsecondaires.
Vos vulgarisateur.trices scientifiques Dialog’tox
Mathias Poisson & Genève Guilbert-Gauthier
[1] Une autre appellation pour définir les drogues de performance venant du latin nóos qui veut dire « esprit » et tropein qui veut dire « direction ». Voir l’article n°1 du dossier sur les drogues de performance pour avoir plus de détails.
Vulgarisateur scientifique de Dialog'tox,
étudiant à la maitrise en Communication à l'UQAM et au DESS en journalisme à l'Université de Montréal
« Mon travail à Dialog'Tox est motivé par l'envie de vulgariser des connaissances scientifiques dans le but d'informer et démystifier les uses et coutumes en matière de consommation de drogue. »
Vulgarisatrice scientifique de Dialog'tox,
étudiante en Psychologie, Université de Montréal
« Animé par un vif intérêt pour la compréhension des comportements humains, mon objectif est de contribuer activement au développement de pratiques innovantes et adaptées dans le champ de la relation d'aide, afin d'optimiser l'accompagnement et le soutien apportés aux individus selon leurs besoins. »