Mélanie Loignon nous parle de ce qu’est la stigmatisation structurelle à l’égard des personnes aux prises avec un problème de consommation de substances et ses conséquences, en particulier celles dans le milieu de la santé. Voici un résumé de sa présentation narrée.
La stigmatisation se réfère à des attitudes, des croyances et des comportements négatifs à l’égard d’un groupe de personne, ici les personnes qui consomment des substances psychoactives.
Il existe trois types de stigmatisation, tous imbriqués l’un dans l’autre.
Les lois et les politiques publiques ont des impacts sur les personnes ciblées ou touchées par celles-ci. Par exemple, la criminalisation des drogues a augmenté les inégalités sociales de santé vécues par les personnes qui consomment des substances.
À travers les années, elle s’est enracinée dans nos systèmes, d’où la stigmatisation structurelle : les perceptions erronées alimentent les façons de faire et les politiques publiques, et ces politiques entretiennent, voire accentuent, les perceptions erronées et les stéréotypes. Tous deux nuisent donc à l’adoption de politiques plus inclusives.
Une des conséquences est l’autostigmatisation. L’autostigmatisation amène souvent un sentiment de dévalorisation, de rejet, de honte et de culpabilité, en plus de diminuer l’estime de soi et d’augmenter l’isolement des personnes qui consomment des substances.
Les obstacles aux soins de santé appropriés sont l’une des plus grandes conséquences que génère la stigmatisation structurelle. La stigmatisation structurelle peut faire obstacle à la relation entre la personne qui consomme et les professionnel.le.s de la santé, mais aussi aux soins offerts et aux politiques des établissements de santé. En perpétuant des idées préconçues et des fausses croyances, la stigmatisation structurelle peut mener à une communication plus difficile, à une attitude négative et à une dépersonnalisation des services, mais aussi à des politiques qui limitent l’accès à des soins, comme exiger l’abstinence pour accéder à certains soins.
Cela rend la qualité des services offerts aux personnes qui consomment des substances inférieure à celle des services offerts aux autres patient.e.s. Par exemple, les personnes qui consomment des substances font souvent face à un masquage diagnostic, c’est-à-dire que les problèmes vécus sont attribués aux problèmes de consommation, ce qui a un impact majeur sur leur santé.
La stigmatisation est donc une des causes importantes de mortalité prématurée des personnes aux prises avec un problème de consommation de substances.
Il est nécessaire de déconstruire les mythes et privilégier le bien-être des personnes aux prises avec des problèmes de consommation en changeant les lois, en éduquant et en sensibilisation le public et en rendant les institutions plus accessibles, humanistes et sécuritaires.
Pour les professionnel.le.s, il est recommandé d’écouter les personnes aux prises avec des problèmes de consommation de substances, d’utiliser un langage non stigmatisant et d’opter pour des interventions axées sur les forces. Cependant, il est aussi nécessaire de prévenir le stress, l’épuisement professionnel et la fatigue de compassion qui ont un impact direct sur la stigmatisation.
Pour les personnes qui consomment des substances, il est nécessaire, entre autres, d’améliorer le soutien par les pair.e.s et d’offrir des formations sur leurs recours.
Il est nécessaire de déconstruire les mythes et privilégier le bien-être des personnes aux prises avec des problèmes de consommation en changeant les lois, en éduquant et en sensibilisation le public et en rendant les institutions plus accessibles, humanistes et sécuritaires.
Pour les professionnel.le.s, il est recommandé d’écouter les personnes aux prises avec des problèmes de consommation de substances, d’utiliser un langage non stigmatisant et d’opter pour des interventions axées sur les forces. Cependant, il est aussi nécessaire de prévenir le stress, l’épuisement professionnel et la fatigue de compassion qui ont un impact direct sur la stigmatisation.
Pour les personnes qui consomment des substances, il est nécessaire, entre autres, d’améliorer le soutien par les pair.e.s et d’offrir des formations sur leurs recours.
Mélanie décrit plus en détail chacun de ces points et nous fait part de sa réflexion critique sur la question. Écoutez sa présentation pour en savoir plus.
Mélanie Loignon
Vidéo de :
Karyne Chabot
Étudiante au certificat en intervention en dépendances
Intervenante en prévention des dépendances