Nous, Jeannine Foisy et Shane Knight, voulons vous parler de l’expérience que nous avons vécue positivement en recherche participative inclusive.
Nos antécédents nous ont menés à collaborer en recherche pour améliorer le sort des toxicomanes et/ou itinérants. Nos réalités ont servi à enrichir des recherches pour une meilleure représentativité et résolution des problématiques vécues dans les rues.
Nous savons que rien n’est parfait et parce que l’on nous a donné la chance de nous exprimer, les résultats se font sentir dans nos vies, celles de nos chercheurs et de leurs équipes.
Et par la suite nous espérons, rejoindre nos décideur.se.s. pour amener un meilleur équilibre et justice face à cette problématique.
1. Comment avez-vous trouvé votre participation ?
· Jeannine : Enrichissante et motivante, le fait que l’on met donner un droit de parole pour exprimer les difficultés que j’avais vécues en tant que toxicomane itinérante m’ont permis de me réapproprier ma vie. De nommer les choses qui ne fonctionnent plus pour aider les toxicomanes m’a donné un pouvoir d’agir et de découvrir ma posture revendicatrice en tant que pair-chercheur.
· Shane : Une des plus belles expériences de ma vie. J’ai pu travailler avec des chercheur.e.s. et des personnes vivant des situations de vie très difficiles dans le but d’améliorer les services qui leur sont offerts. Je me réveille tous les matins en sachant que chaque journée est une nouvelle opportunité pour faire avancer la société et les politiques qui s’y retrouvent.
2. Quelles habiletés avez-vous développées pendant votre participation ?
· Jeannine : Beaucoup, du traitement de texte à Office 365. La capacité de synthèse/d’analyse et mes compétences en tant que facilitatrice. Et finalement, apprendre comment se déroule une vraie recherche inclusive était toute une découverte pour moi.
· Shane : J’ai amélioré la façon dont je communique, que ce soit par écrit ou oralement. Je suis capable de transmettre mes connaissances avec les équipes de recherches avec qui je collabore et dans les évènements. Je suis capable de travailler avec des outils et les systèmes qui analysent les données.
3. Que retenez-vous de votre engagement ?
· Jeannine : De la confiance et de l’estime en moi. Les différents apprentissages ont légitimé ma posture de pair et dans ma vie courante.
· Shane : J’ai été très chanceux de pouvoir travailler avec des personnes qui innovent en inclusion et la diversité. Ce qui m’a permis de prendre mes difficultés personnelles qui sont souvent vues très négativement par la société et de les rendre positives.
4. Quelle est votre recommandation pour les chercheur.e.s/étudiant.e.s ?
· Jeannine : Il faut du temps pour établir une relation authentique qui améliore la collaboration souhaitée en recherche inclusive. Pensez à faire des activités informelles ou des formations où toutes et tous apprendront sur un même pied d’égalité. Cela facilitera les communications futures et les relations.
· Shane : Sachez qu’avoir une personne avec un savoir expérientiel est un ajout important dans toute collaboration, autant dans la phase de collecte que dans la phase d’analyse et la diffusion de ses résultats. Avant de sauter à la conclusion qu’il serait trop difficile d’en inclure dans vos équipes, sachez qu’il y a maintenant des outils, des guides et des personnes qui ont inclues ces personnes et qui pourront vous éclairer et vous rassurer sur la bonne façon de faire.
Jeannine et Shane
En tant qu’ancienne opiomane itinérante, je suis impliquée dans plusieurs recherches. Ainsi que sur le comité de Valorisation du Savoir Expérientiel, en milieu communautaire et institutionnel. Je désire changer les choses qui ne fonctionne plus pour la population vulnérable des itinérant.e.s. et/ou toxicomanes. J’aime à croire que ma contribution pourra améliorer leur sort et du fait même, le mien.
J’apporte comme expertise plus de 15 ans à utiliser les services destinés aux personnes itinérantes, consommatrices de SPA et qui vivent avec des problèmes de santé mentale. Je suis engagé comme membre du personnel dans une chaire de recherche du département de toxicomanie de l’université de Sherbrooke et je m’implique dans plusieurs autres activités pour améliorer les services destinés à cette population qui en a hautement besoin et pour qu’on les écoute.