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Nous sommes heureuses de vous présenter un projet du comité ENGAGE qui rassemble à la fois des chercheuses universitaires, des personnes en situation d’exclusion sociale et des personnes qui sont engagées dans la défense des droits de ces personnes.
Il existe une diversité d’expériences d’exclusion sociale. Entre autres, des personnes peuvent être exclues à cause des préjugés sociaux qui circulent à leur égard : comme les personnes qui font usage de substances psychoactives, les personnes qui reçoivent de l’aide financière de dernier recours (p. ex., solidarité sociale, aide sociale), celles qui vivent en contexte d’itinérance ou les personnes membres des communautés appartenant à la diversité sexuelle et de genre. Ces personnes en situation d’exclusion sociale ont moins accès à des soins et des services de santé, et sont souvent marginalisées et stigmatisées dans le système de santé. Elles luttent également trop souvent pour avoir accès à un logement et à un revenu décent ainsi qu’à une alimentation saine, ce qui nuit grandement leur santé.
Le comité ENGAGE qui rassemble des partenaires de la communauté, est actif depuis 2018 et contribue à la mission du Bureau de la responsabilité sociale à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.
Grâce à une relation authentique et de confiance entre ses membres et au partage d’expériences, le comité ENGAGE a développé des outils concrets pour favoriser l’intégration des savoirs des personnes qui vivent l’exclusion sociale en recherche.
Ce comité souhaite ainsi contribuer à promouvoir le respect et la dignité des personnes en situation d’exclusion sociale et à réduire les inégalités sociales de santé auxquelles elles font face.
La recherche participative inclusive vise à coconstruire des connaissances et des solutions avec les personnes en situation d’exclusion sociale à partir de projets de recherche en santé qui les concernent et ce, en les impliquant activement dans toutes les étapes de la recherche. La recherche participative inclusive se distingue des autres recherches participatives, car elle met de l’avant la participation de personnes qui sont habituellement absentes, invisibles ou même instrumentalisées, c’est-à-dire utilisées pour leurs savoirs sans avoir de retours, dans ces recherches.
C’est également une recherche qui s’adapte aux besoins, aux capacités et aux intérêts des personnes qui y participent, en leur offrant des opportunités d’engagement diversifiées. Elle repose sur l’idée que les personnes en situation d’exclusion sociale sont les mieux placées pour identifier les enjeux qui les touchent et les solutions qui leur conviennent. De plus, cette rencontre entre personnes provenant de contextes sociaux et/ou culturels parfois bien différents, encourage à remettre en question nos stéréotypes et nos préjugés, et à reconnaître la richesse de la diversité humaine.
Enfin, un projet de recherche inclusive tente d’abolir les inégalités de pouvoir entre les chercheuses ou chercheurs et les personnes en situation d’exclusion sociale en favorisant une collaboration respectueuse et égalitaire. On redonne ainsi du pouvoir aux personnes en situation d’exclusion sociale en leur permettant de s’exprimer, de se faire entendre et en leur donnant des moyens d’améliorer leurs conditions de santé, de participer à la transformation du système de santé, et donc d’être des acteurs et actrices du changement social.
Le guide et les balados présentés sont le fruit de 350 heures d’échange d’idées et d’expériences entre les membres du comité ENGAGE qui ont été animées par moi, Jeannine, une personne qui a été stigmatisée dans le système de santé en raison de mes antécédents en dépendance.
Notre série de quatre balados se veut un partage d’expériences entre des membres du comité ENGAGE sur la recherche inclusive afin de susciter l’engagement d’un plus grand nombre de personnes en situation d’exclusion sociale pour améliorer notre système de santé et le rendre plus juste.
Notre guide propose également des pistes de réflexion et des outils concrets pour mettre en place un espace de dialogue et de co-construction entre des chercheuses ou chercheurs et des personnes en situation d’exclusion sociale. Vous y apprendrez comment nouer des liens authentiques empreints de bienveillance, lutter contre les préjugés et la discrimination par un travail d’introspection, soutenir et développer les compétences de chaque personne dans un projet de recherche, et utiliser des méthodes innovantes pour rendre accessible l’engagement en recherche.
Jeannine Foisy
Isabelle Wilson
En tant qu’ancienne opiomane itinérante, je suis impliquée dans plusieurs recherches. Ainsi que sur le comité de Valorisation du Savoir Expérientiel, en milieu communautaire et institutionnel. Je désire changer les choses qui ne fonctionne plus pour la population vulnérable des itinérant.e.s. et/ou toxicomanes. J’aime à croire que ma contribution pourra améliorer leur sort et du fait même, le mien.
Participer au comité ENGAGE m’a permis de prendre conscience de plusieurs préjugés entourant l’exclusion sociale et des privilèges avec lesquels j’ai grandi. Ces réflexions m’ont amené à vouloir faire partie du changement, en toute modestie, avec mon propre savoir et mes expériences de vie, pour rendre le monde autour de moi plus équitable, plus ouvert à la différence et plus solidaire des personnes en situation d’exclusion sociale. Je collabore maintenant à différents projets de recherche qui mettent en valeur les savoirs de ces personnes.