Dialog, blog sur la consommation de drogues et alcools

Projet d’Observation sur les Drogues et Surdoses
(PODS)

Montréal, tout comme le reste du Canada, fait face à une crise des surdoses due à la toxicité des substances disponibles sur le marché noir. De nouvelles substances, souvent plus fortes que les précédentes, voient le jour régulièrement. De nouveaux mélanges apparaissent. Ces nouveautés forcent les personnes qui consomment à redoubler de prudence pour éviter d’y laisser leur peau.

Des organismes communautaires qui œuvrent en réduction des méfaits montréalais demandent depuis plusieurs années des données sur les surdoses qui surviennent à Montréal, ainsi que de l’information à jour sur les substances qui les causent, sans succès, ou presque. En effet, les données sortent souvent trop tard, alors que les substances ont encore changé ou que les gens se sont habitués à ces nouveautés. C’est pourquoi le Projet d’Observation sur les Drogues et Surdoses (PODS) a vu le jour en septembre 2022. La Table des organismes communautaires montréalais de lutte contre le VIH/SIDA, appuyée par ses membres, a développé cette plateforme de signalement des surdoses mais aussi des substances qui peuvent potentiellement les causer, pour tout Montréal. Grâce à un travail concerté entre personnes qui consomment, intervenant.e.s, coordinations et directions d’organismes communautaires, l’outil a été développé de façon à répondre aux besoins réels des personnes touchées par les surdoses.

La plateforme web consiste en un questionnaire divisé en deux parties : la première sur la substance et la deuxième, optionnelle, sur les surdoses. On y récolte de l’information sur la date d’achat, l’apparence de la substance et les effets secondaires ou indésirés. On peut même y ajouter une photo si on le souhaite. La deuxième partie se penche sur les signes et symptômes de surdose, si on considère qu’il y en a eu une, l’utilisation de la naloxone et le recours aux services d’urgence. On trouve aussi sur le site web des informations sur la prévention des surdoses et les ressources disponibles, toujours à Montréal. Tout le monde peut le remplir ; intervenant.e.s, personnes qui consomment ou leur entourage, professionnel.le.s de la santé, etc. L’idée, c’est d’avoir de l’information rapidement et de rejoindre différents profils de consommateur.trice.s. Ainsi, lorsque quelque chose sort de l’ordinaire, qu’on voit apparaître une nouvelle substance ou une vague de surdoses, il sera possible d’émettre des alertes rapidement afin de prévenir de possibles surdoses. On peut d’ailleurs s’inscrire, sur le site web, pour recevoir ces alertes par courriel ou par texto. Le tout est confidentiel et anonyme, qu’on s’inscrive pour recevoir les alertes ou qu’on remplisse un questionnaire. Ça a été réfléchi et fait de façon qu’il soit impossible de savoir d’où proviennent les informations partagées.

On espère qu’en ayant accès rapidement à des info sur ce qui circule dans les rues, il soit possible d’adapter les messages de prévention et les façons de consommer, dans le but de réduire les risques de surdoses. C’est pourquoi il est important de rejoindre des gens de tous les profils, à travers les organismes communautaires, les services de soins de santé mais aussi dans la « population générale ». On le sait, personne n’est à l’abri d’une surdose et ce, peu importe d’où on vient, ce qu’on consomme et comment on le consomme.

 

Emilie

Émilie Roberge<br>

Émilie Roberge

Intervenante de formation, coordonnatrice d'équipes de proximité dans un organisme communautaire et étudiante au baccalauréat en travail social

« J'ai plus de 10 ans d'expérience en intervention de première ligne, principalement comme travailleuse de rue et comme intervenante dans des services de consommation supervisée. Mes intérêts sont centrés autour de la réduction des méfaits et de la défense des droits des personnes qui consomment des substances.

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