Plusieurs se demandent pourquoi autant d’efforts ont été mis pour décriminaliser les drogues en Colombie-Britannique. D’un autre côté, cette exemption ou parenthèse à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances comporte certaines limites.
Ce billet vise à mettre en lumière ses bienfaits et ses limites, selon mon point de vue et mes connaissances.
En décriminalisant la possession de drogues, le regard de toute personne est susceptible de changer, puisque la personne qui consomme ne sera plus perçue comme une criminelle. Se sentant moins jugées et ayant moins peur d’être arrêtées, les personnes pourront aller plus aisément vers des services adaptés si elles le souhaitent.
Cette décriminalisation n’est pas inscrite en tant que telle dans la loi, elle n’est qu’une exemption à une loi prohibitionniste, elle est limitée dans le temps et sur le plan géographique. Elle est d’ailleurs plus dépendante aux aléas politiques que les politiques plus formalisées.
Il est difficile de quantifier la quantité de drogues qui est « acceptable » et surtout pour des drogues aussi différentes. Les personnes ayant un trouble d’usage sévère de substances ou celles qui ont l’équivalent de quelques jours de consommation sur soi sont plus à risque à demeurer criminalisées. Faisant face à cette limite, la République Tchèque a modifié la politique publique en 2009 pour que la quantité limite par personne soit jugée au cas par cas.
Bien que la décriminalisation de la possession soit un grand pas en avant, elle ne permet pas que les drogues consommées soient sécuritaires, comme celles vendues légalement qui doivent répondre à des normes et dont la qualité est contrôlée. Donc, les personnes qui consomment demeurent à risque d’une surdose accidentelle par le biais de substances contaminées.
Ce texte vise à amorcer une réflexion critique sur la décriminalisation de certaines drogues en Colombie-Britannique et met la table sur un prochain billet « Et si on légalisait les drogues ? ».
Au plaisir de continuer cette réflexion avec vous !
Kristelle
Chercheure postdoctorale à l’Université de McGill et l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, Boursière pour la recherche axée sur le patient – Transition vers un chef de file, Phase 1, Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)
« J’aimerais, par mes recherches, améliorer les pratiques faites auprès des personnes aux prises avec des problèmes complexe de dépendance et les services qui leur sont offerts, mettre en place des activités collaboratives et inclure ces personnes dans mes différents projets. »